SAISONS : 72 ans d'errance, l'immortalité touchée du bout des doigts. PEUPLE : rôdeur du nord, dúnedaneth au sang noble et à la réputation encrassée. ALLÉGEANCE : la lignée d'elendil a ses faveurs, eldarion comme nouvel espoir. ERRANCES : edoras, château de meduseld.
Déchirée, le cœur lourd, Andreth regarde en arrière où s’étend la route menant au Sud. Le Rohan désormais loin derrière, elle y a laissé son esprit alors que le galop des chevaux les mène vers l’Ouest. C’est toujours avec mélancolie qu’elle quitte les terres du Rohan et du Gondor. Le cœur résolument attaché à ces terres. Elle, la fille de l’Ouest. Son pays l’appelle et elle se doit d’honorer les requêtes. Plus que l’appel d’un père désireux de retrouver sa fille disparue, c’est toute une communauté qui doit la voir. Et savoir. Les Seigneurs Elfes auront des questions pour elle. Autant qu’elle en aura pour eux. Huit ans. Huit longues années se sont écoulées et Andreth doit apprendre à vivre dans ce nouveau monde. Elle appréhende tout juste les changements, la gorge nouée en découvrant les villes et villages détruits, parfois disparus. C’est à peine si elle reconnaît le monde qui l’a vu grandir.
Ohtar leur impose une énième halte alors que le jour alors qu’Hommes et bêtes pourraient aisément continuer jusqu’au coucher du soleil. Mais l’astre descend déjà et la voix du vieux rôdeur fait loi. Elle flatte son fidèle destrier, Daeroc, qui aurait pu poursuivre sa course jusqu’au prochain lever de soleil. Quelques mots en elfique calme la bête qui s’en va pâturer tandis que sa cavalière s’apprête à chercher du bois. “Ou suis-je dispensée de cette corvée ?” ironise-t-elle, un sourire aux lèvres. Ohtar, comme tous les autres, se montrait particulièrement prévenant avec elle. Quoique, le vieux rôdeur avait l’air de vouloir tester sa résistance ainsi que ses nerfs. Elle n’avait jamais bénéficié d’un quelconque traitement de faveur. Aucune femme des Dúnedain n’en réclamait, au contraire.
Elle soupira doucement avant d’inspirer profondément, s’imprégnant de l’air et des odeurs d’herbe roussis qui s’offraient à ses narines. Une odeur de liberté amère. Le paysage autour d’elle avait changé, en bien ou en mal, elle n’aurait su le dire. Elle reconnaissait néanmoins les étendues d’Eriador, ses forêts et ses chemins. Elle savait qu’Imladris ne serait pas leur première étape et que la cité d’Esgaroth en serait la dernière. Et déjà Andreth se languissait des plaines vertes du Riddermark. Déjà se rêvait-elle rebelle au service d’une noble cause. Rôdeur d’Arda. Comme si le monde n’était plus à l’Ouest mais loin sur les terres de l’Est.
Ohtar Merenwë
the crownless again shall be king
MESSAGES : 180 FACECLAIM + CRÉDITS : liam neeson. (hadhafang.)be without fear in the face of your enemies. SAISONS : cent cinquante-quatre hivers. PEUPLE : dúnedain. ALLÉGEANCE : arwen, eldarion. ERRANCES : eriador.
Re: the road goes ever on (ohtar) 12/17/2021, 15:16
— the road goes ever on — @andreth istawen Le bruit des sabots claque sur la route terreuse. Derrière la colonne des cavaliers, un nuage de poussière s'élève dans les airs. La journée est déjà bien entamée, Ohtar le sait. Le soleil qui les surplombe ne le trompe pas, car il sent sa chaleur diminuer, son rayonnement s'affaiblir. Imperceptiblement. Sans ralentir l'allure, il flatte l'encolure de sa monture, un sourire au coin des lèvres. Ils sont entrés sur les terres d'Eriador. Il le sait. La route depuis Edoras s'est faite sans encombre, Ohtar se demande encore comment pareil miracle a pu advenir. Ni Uruks, ni Dunlendings ne se sont présentés sur leur chemin. Un fait rare, qu'il convient de noter. Certainement que les rôdeurs disséminés dans les confins du Rohan et de l'Eriador y sont pour quelque chose. Orthanc a beau faire planer sa menace sur ces terres, la résistance n'y succombera pas.
Ohtar flatte une nouveau fois son cheval puis repose son regard sur l'horizon devant lui. La nuit n'est pas encore là, mais il serait imprudent de continuer et de se retrouver à la merci d'une embuscade. Les plaines qui les entourent sont aisées à surveiller pour des rôdeurs, les quelques arbres leur fourniront l'abri nécessaire. Pressant le pas de sa monture, il rejoint la tête du convoi remontant la colonne au petit trot. Une fois là, il ralentit. Ici. déclare-t-il. Le rôdeur lui adresse un signe de tête, stoppe sa bête. Les cavaliers s'arrêtent les uns après les autres, mettent pied à terre. Ohtar distribue ses ordres, presque inutilement. Une routine devenue habituelle depuis leur départ d'Edoras, chacun sait ce qu'il a à faire.
Au milieu de l'agitation, les mots d'Andreth arrivent à son oreille. Son regard dur se pose sur elle, capte son sourire narquois. Il garde ses lèvres fermées, retient sa réprimande. La fille d'Abrazan a beau être revenue de ses années de misère et d'esclavage, Ohtar ne la ménage pas autant que d'autres. Ou du moins, il le fait à sa manière. Pas la plus douce, pas la plus agréable. Aucune exception. retorque-t-il, plutôt dur. Autour d'eux, le campement ne tarde pas à se mettre en place, les prémices d'un feu en son centre, les bêtes emmenées à l'écart. Désolé. s'excuse-t-il. Mais on… J'ai besoin de toi en pleine possession de tes moyens. Ce monde ne pardonne pas la faiblesse. Ohtar se sait maladroit, mais les choses sont dites. Les temps sont sombres, les rôdeurs d'Eriador ne peuvent se permettre un maillon faible. Andreth ne l'était pas jadis, et Ohtar tient à s'assurer qu'elle redevienne celle qu'elle fut.
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Dernière édition par Ohtar Merenwë le 2/23/2022, 11:19, édité 1 fois
SAISONS : 72 ans d'errance, l'immortalité touchée du bout des doigts. PEUPLE : rôdeur du nord, dúnedaneth au sang noble et à la réputation encrassée. ALLÉGEANCE : la lignée d'elendil a ses faveurs, eldarion comme nouvel espoir. ERRANCES : edoras, château de meduseld.
Re: the road goes ever on (ohtar) 12/18/2021, 16:18
C’est dans le silence de la nuit tombante que le campement prend forme. Chacun a sa place. Chacun enfermé dans son rôle avec gravité. Andreth entasse le bois et fait bientôt naître une flamme au centre. Leur seul réconfort pour la nuit à venir. Lueur d’espoir dans les ténèbres qui s’épaississent. Elle les sent serrer son cœur, cherchant à corrompre son humanité fraîchement retrouvée. Elle craint ces ténèbres qui vivent en elle et celles qui les entourent en ce moment même. Cette noirceur qui aura tôt fait de tout engloutir. En posant son regard sur chacun des membres de leur petite compagnie, Andreth sait que tout n’est pas perdu. Il subsiste ici et là des hommes et des femmes à la nature incorruptible. Des êtres uniques qui ont regardé en face les abysses et ne se sont pas détournés. Et elle espère encore en faire partie.
La voix d’Ohtar la ramène vers le présent et elle dard ses iris clairs sur le vieux rôdeur. Les mots la touchent plus que de raison, viennent lui piquer les entrailles. Elle en connaît le sens caché. Ohtar exprime tout haut ce que bon nombre pensent tout bas. Elle n’a pas besoin de regarder autour d’elle pour savoir que les autres se sont volontairement éloignés pour laisser place à cette conversation. Ohtar avait souvent pris la place de son père. L’avantage de l’âge. Elle n’avait pas eu de mère mais pouvait se targuer d’avoir plusieurs pères.
Après s’être débarrassé de sa ceinture et posé son épée gracieusement offerte par les nains d’Helm, Andreth s’assit en tailleur auprès du feu. Le soupir qui lui échappe en dit long sur sa lassitude. “Je le sais mieux que quiconque.” Elle n’a jamais eu pour habitude de se mordre la langue. Jeune femme zélée peut-être trop abrupte. Un défaut qui ne lui a jamais joué de réel tour. Mais le monde a changé et avec lui ses gens. “Je ne suis pas restée en vie toutes ces années pour m’entendre dire que je suis faible.” C’est sa force de caractère qui la gardé en vie. Sa volonté seule et l’espoir d’un jour retrouver sa vie. Qu’Ohtar puisse ainsi douter d’elle lui tord les boyaux.
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Re: the road goes ever on (ohtar) 12/20/2021, 15:34
— the road goes ever on — @andreth istawen Alors qu'Andreth s'assoit, Ohtar la suit. Devant eux, le feu gagne en intensité. Il crépite, éclate, envoie des flammèches s'envoler dans le ciel qui s'assombrit rapidement à présent, telles des dizaines de lucioles. Ohtar avise une bûche un peu plus imposante que les autres et s'assoit dessus, disposant sa lame et son fourreau sur ses genoux. La jeune femme est piquante, directe. Ohtar ne cille pas, affronte son regard agacé qui brille à la lumière des flammes. Bien. Alors ne fais pas semblant de l'être. Il sait que ses propos n'était qu'ironie, une boutade. En d'autres circonstances, il l'aurait tolérée. Voire en aurait même ri. Pas ce soir. Les heures sont obscures, son esprit trop sombre pour qu'il songe à plaisanter. Ramène-moi la Andreth que je connais.
Des mots durs, car Ohtar n'est pas certain qu'elle soit tout à fait revenue de ses tourments. De son enfer. Sa captivité a laissé des marques, traces indélébiles qu'Ohtar peut, en surface, percevoir. Elle paraît semblable à celle qu'il a connu, pourtant différente. Il a besoin de savoir qu'il l'a retrouvée. Qu'elle s'est retrouvée. Qu'Andreth ne soit pas qu'une pâle copie de la combattante qu'elle était autrefois. Ohtar abaisse son regard, le pose sur sa lame. Il empoigne sa garde, la tire de quelques pouces de son fourreau. L'acier reflète les flammes qui s'élèvent haut à présent. Il joue un instant de sa lumière puis, d'un geste vif, dégaine entièrement sa lame.
Autour d'eux, les gens se figent, intrigués. Inquiets peut-être. Ohtar se lève dans un grognement. Montre-moi. dit-il. Montre-moi quelle Andreth est revenue. Les regards se font plus curieux, inquisiteurs. Ceux qui s'étaient éloignés du feu s'en rapprochent désormais, un sourire en coin. Le vieil Ohtar son épée entre les mains, voilà qui vaudra quelques récits une fois parvenus dans la froideur du nord. Prouve-moi qu'elle n'est pas faible. Ohtar jette d'abord un rapide regard à l'épée d'Andreth, posée juste à ses côtés, puis à Andreth elle-même. Et, sans crier gare, s'avance d'un pas pour porter le premier coup.
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Dernière édition par Ohtar Merenwë le 2/23/2022, 11:19, édité 1 fois
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Re: the road goes ever on (ohtar) 12/23/2021, 10:54
Elle trouve du réconfort dans le feu qui crépite, les flammes qui dansent sous ses yeux. Elle n’a jamais vu le feu comme un ennemi. Plutôt comme un allié dangereux, susceptible de devenir un ennemi à tout instant. Mais alors qu’elle laisse son arme au sol, relâche son corps et s’abandonne à la contemplation, Andreth n’y voit qu’un ami. Elle aurait dû se douter qu’Ohtar n’en resterait pas là. Quand Arahad l’a accueillie à bras ouverts, ne doutant pas une seconde d’elle, d’autres ont tout bas exprimés leur méfiance et leurs doutes. Son retour divisant leur petite communauté. Elle ne jugeait ni les uns, ni les autres, se demandant parfois comment elle-même réagirait. Il était clair que la guerre ne s’était pas terminée huit ans plus tôt. Pas pour eux en tout cas. Et certainement pas pour elle.
Son regard glisse sur la main du vieux rôdeur qui dégaine lentement sa lame. Elle retient un soupir las, consciente que le moment n’était pas propice à montrer le moindre signe de faiblesse. Quelle Andreth est revenue ? Elle se le demande aussi. Ces huit années de captivité ont laissé des marques indélébiles sur son âme et sur son corps. Elle est épuisée. Fatiguée de se justifier, de toujours devoir prouver qui elle est. Le travail d’une dunadaneth n’est jamais terminé. Elle lève le menton pour croiser le retard d’Ohtar et remarque du coin de l’œil que le camp s’agite, se rapproche pour mieux voir. Le silence pèse lourd entre eux.
Ses doigts se posent sur la garde de son épée et alors qu’Ohtar amorce un mouvement, elle empoigne son pommeau, dégaine et pare son coup avec une roulade agile. Dans la demie-obscurité, les lames brillent, se répondent, prêts à se croiser avec fracas. A nouveau sur ses deux jambes, Andreth engage le combat.
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Re: the road goes ever on (ohtar) 1/7/2022, 14:07
— the road goes ever on — @andreth istawen Les épées étincellent, le reflet mouvant du feu sur l'acier brillant des lames. La première parade est aisée. Celles qui suivent également. Ohtar jauge la jeune femme, son attitude, la fermeté de ses doigts autour de sa poignée. Les passes d'armes se font vite plus rapides, les chocs plus intenses. Gagné par les ans, Ohtar ne montre pas de signes de fatigue ou d'affaiblissement. Seules quelques gouttes de sueur, peut-être gagnées par la chaleur des flammes plus que par le combat, viennent perler depuis son front jusqu'au bas de sa mâchoire. Tels deux danseurs, Ohtar et Andreth valsent autour du feu, au gré d'un balai entrechoqué par le fer, et troublent le silence de l'immensité de l'Eriador dans la nuit tombante.
Une nouvelle attaque vient ébranler les lames. Au bout de son bras, Ohtar ressent une vive douleur au creux de son épaule. Une vieille blessure qu'il traîne et qui se réveille de temps à autres. Il grimace, marque un pas de recul. Sa main gauche s'en vient masser l'épaule douloureuse avant de reprendre sa poigne sur Forcrist. Ohtar peut sentir les yeux de ses compagnons posés sur lui, les questionnements envahir leurs esprits. Pas question de se laisser aller. À côté de lui, le feu éclate dans une gerbe d'étincelles. Il se penche d'un bond en avant, saisissant une poignée de cendres brûlantes au cœur de sa paume. Cendres qu'il jette à la figure d'Andreth pour l'aveugler, son épée déjà en mouvement pour frapper de nouveau.
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Dernière édition par Ohtar Merenwë le 2/23/2022, 11:19, édité 1 fois
SAISONS : 72 ans d'errance, l'immortalité touchée du bout des doigts. PEUPLE : rôdeur du nord, dúnedaneth au sang noble et à la réputation encrassée. ALLÉGEANCE : la lignée d'elendil a ses faveurs, eldarion comme nouvel espoir. ERRANCES : edoras, château de meduseld.
Re: the road goes ever on (ohtar) 1/13/2022, 13:28
Elle est éreintée et passablement agacée par cet entrainement surprise qui a révélé quelques faiblesses chez elle. Des lacunes que seul le temps et l’acharnement pourraient combler. Elle n’abandonnerait pas. Ce n’est pas dans sa nature. Elle accepte la main tendue du maître des armes et se relève avec son aide. Les regards s’attardent encore sur eux et Andreth doit faire un effort pour les ignorer. Sa captivité prolongée lui a appris à se résigner, à ne pas relever la tête. Enseignement douloureux qu’elle allait devoir apprendre à oublier. Elle est de retour. Elle est saine et sauve. Elle n’a rien à craindre. Et pourtant... Tout lui semble hostile.
Dagues et épées désormais rangées dans leurs fourreaux respectifs, elle suit Ohtar jusqu’au coin du feu, prenant place en face de lui pour écouter ses observations. Elle serre les dents et se garde bien de lui avouer le fond de sa pensée. Parce qu’il a raison le vieil ours. Elle n’est plus la même. Elle ne le sera peut-être plus jamais. Ses réflexes se sont amoindris. Son endurance s’est affaiblie. Ses forces d’antan lui font défaut. Mais elle a survécu. Et ce simple fait vaut tout. “Je suis prête à faire ce qu’il faut pour être à la hauteur.” Elle est prête à tout. Elle ne veut tout simplement être laissée de côté. Elle ne veut pas être un poids. Elle a besoin de se battre pour se sentir vivante. Besoin de goûter à son propre sang pour être certaine qu’elle respire encore. Besoin de regarder l’ennemi droit dans les yeux et de lui cracher à la figure qu’elle vit. Ils n’ont pas réussi à la briser. Pas complètement.
“Ai-je ta confiance Ohtar ?” Question légitime qui la taraude depuis son retour. En vérité, elle doute de tout et de tout le monde. Elle voit dans le regard des autres ce mélange de crainte et de méfiance. Cette défiance naturelle qui s’installe quand un retour brutal s’effectue. Andreth n’avait pas vraiment laissé au temps le temps. Elle était revenue et avait presque immédiatement repris sa place. Elle avait sans doute froissé quelques égos dans ce processus.
Dernière édition par Andreth Istawen le 3/5/2022, 13:56, édité 1 fois
Ohtar Merenwë
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Re: the road goes ever on (ohtar) 2/16/2022, 14:13
— the road goes ever on — @andreth istawen Surprise, Andreth trébuche. Ohtar la domine, n'a plus qu'à donner le coup de grâce. Sa lame fend l'air, certaine de toucher sa cible. De trancher la chair, si le contexte s'y prêtait. Dans la lumière chaude et mouvante du feu, tous observent le vieux rôdeur et la jeune femme. Tous retiennent leur souffle alors que la confrontation vit ses derniers instants. L'issue ne fait guère de doute. Et pourtant. Pourtant Andreth, privée de sa lame, dégaine avec une vivacité qu'Ohtar ne peut qu'envier une dague pour contrer l'assaut. L'acier frappe l'acier, un cri résonnant dans la nuit. Une exclamation de surprise monte des curieux réunis autour des deux combattants. Ohtar, lui, reste quelque peu interdit. Non pas qu'il ne pouvait s'y attendre, Andreth était une jeune femme pleine de surprises. Il n'était cependant pas certain de sa capacité à réagir avec une telle promptitude après des années d'absence, réduite plus bas que terre. Plus rapide avec sa petite lame, le rapport de force s'est inversé. Ou équilibré.
Le visage fermé, Ohtar peut voir le rictus qui s'affiche au coin des lèvres d'Andreth à la lueur des flammes. Une partie de lui est fière d'elle. L'autre n'est que colère envers lui-même. Il aurait dû voir venir le danger, il s'en mordrait les doigts. Le regard dur, il fait glisser sa lame sur la dague, la remet dans son fourreau avant de tendre une main à Andreth, toujours à terre. C'était pas mal. concède-t-il dans un grognement tandis qu'il la relève. L'ancienne Andreth aurait certainement rivalisé plus longtemps épée en main, mais Ohtar ne peut lui en vouloir. Malgré ce qu'il montre, l'apparente froideur qu'il dégage. Beaucoup de choses sont à reprendre, mais c'était pas mal. Viens. Il l'invite à le suivre d'un geste. Allons manger et boire. On l'a bien mérité. Le combat n'a pourtant pas duré longtemps, mais Ohtar est affamé.
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Re: the road goes ever on (ohtar) 3/5/2022, 13:58
Elle est éreintée et passablement agacée par cet entrainement surprise qui a révélé quelques faiblesses chez elle. Des lacunes que seul le temps et l’acharnement pourraient combler. Elle n’abandonnerait pas. Ce n’est pas dans sa nature. Elle accepte la main tendue du maître des armes et se relève avec son aide. Les regards s’attardent encore sur eux et Andreth doit faire un effort pour les ignorer. Sa captivité prolongée lui a appris à se résigner, à ne pas relever la tête. Enseignement douloureux qu’elle allait devoir apprendre à oublier. Elle est de retour. Elle est saine et sauve. Elle n’a rien à craindre. Et pourtant... Tout lui semble hostile.
Dagues et épées désormais rangées dans leurs fourreaux respectifs, elle suit Ohtar jusqu’au coin du feu, prenant place en face de lui pour écouter ses observations. Elle serre les dents et se garde bien de lui avouer le fond de sa pensée. Parce qu’il a raison le vieil ours. Elle n’est plus la même. Elle ne le sera peut-être plus jamais. Ses réflexes se sont amoindris. Son endurance s’est affaiblie. Ses forces d’antan lui font défaut. Mais elle a survécu. Et ce simple fait vaut tout. “Je suis prête à faire ce qu’il faut pour être à la hauteur.” Elle est prête à tout. Elle ne veut tout simplement être laissée de côté. Elle ne veut pas être un poids. Elle a besoin de se battre pour se sentir vivante. Besoin de goûter à son propre sang pour être certaine qu’elle respire encore. Besoin de regarder l’ennemi droit dans les yeux et de lui cracher à la figure qu’elle vit. Ils n’ont pas réussi à la briser. Pas complètement.
“Ai-je ta confiance Ohtar ?” Question légitime qui la taraude depuis son retour. En vérité, elle doute de tout et de tout le monde. Elle voit dans le regard des autres ce mélange de crainte et de méfiance. Cette défiance naturelle qui s’installe quand un retour brutal s’effectue. Andreth n’avait pas vraiment laissé au temps le temps. Elle était revenue et avait presque immédiatement repris sa place. Elle avait sans doute froissé quelques égos dans ce processus.
