bloody dawn

bloody dawn 1/16/2022, 14:48

12 novembre 3025 — plaines du rohan.

L'aube point à l'horizon. Loin à l'est, par-delà les plaines et les monts lointains, les premiers rayons du soleil percent les nuages épais qui recouvrent le ciel encore sombre du petit matin. Abrité sous le couvert d'un fourré, Ohtar patiente. L'oreille tendue, les yeux perçant l'obscurité. Ses sens en alerte. Un craquement retentit non loin de lui. Il tourne vivement sa tête, pose son regard sur un écureuil qui le regarde un instant avec curiosité avant de partir sans demander son reste. Un main se pose sur l'épaule d'Ohtar pour l'apaiser. Calme-toi Ohtar, tu es à cran. lui glisse dans un demi-murmure Aramar. Les autres rôdeurs qui les entourent ne disent mot, mais tous partagent cette même tension. Un sentiment d'urgence habite Ohtar sans qu'il ne puisse rien y faire. Une intuition, un pressentiment, quelque chose en lui refuse de laisser son esprit tranquille. C'est pourquoi il fixe l'horizon avec attention et impatience.

Les minutes passent. Il lui semble à présent que cela fait des heures qu'ils patientent là, tapis dans les broussailles éparses tapissant les grandes plaines du Rohan. Ses éclaireurs devraient déjà être de retour, Ohtar en est certain. Pourtant il n'en est rien. Sa patience a des limites, surtout lorsque le danger est imminent. Le groupe de dunlendings qu'ils poursuivent depuis plusieurs jours aurait déjà dû être mis hors d'état de nuire. Ils leur ont glissé entre les doigts, encore et encore. Là, dans l'immensité des plaines, Ohtar craint que l'inévitable ne survienne. Par sa faute. Là, les voilà ! s'exclame finalement Aramar, un soleil orangé commençant à émerger du lointain. Ohtar bondit de sa cachette, se porte à la rencontre de ses hommes, qui lui font part de nouvelles inquiétantes. Les sauvages ont bifurqué, nous avons perdu leur trace. Il y a un village, non loin derrière ces collines... Ohtar se détourne sans porter réelle attention à la suite. Il n'a guère besoin d'en entendre plus, il sait quelle en sera la fin.

Au pas de course, il indique à ses hommes de le suivre. Peut-être n'arriveront-ils pas pas trop tard. Peut-être pourront-ils sauver les villageois. La fureur et le sang ne quittent pas l'esprit d'Ohtar. Il a vu ce dont étaient capables ces sauvages à peine quelques jours plus tôt. Il refuse de laisser cela se reproduire. Alors il force l'allure. Il sent ses hommes accélérer à sa suite, entend leur souffle dans son dos, le bruit des armes qui résonne dans la tranquillité du petit matin. Il stoppe un instant une fois parvenu en haut des collines, jette un œil en contrebas sur le village qui se réveille à peine. De l'autre côté, comme surgissant de nul part, les dunlendings se portent à l'assaut en hurlant, agitant leurs armes comme des démons. Non... murmure Ohtar, impuissant. Il est trop tard.

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Re: bloody dawn 2/8/2022, 15:32

bloody dawn« For what might have been. I saw a star fade in the Evening sky. The dark was too deep and so the light died. » “Veillez les uns sur les autres !” qu’elle ordonne en s’efforçant de garder sa voix de mère aimante. Elle plante un baiser sur le front de ses garçons avant de planter son regard dans les yeux de sa fille. “Personne n’entre, compris Sigrid ?” Un hochement de tête entendu et elle s’éloigne, le cœur brisé, la gorge nouée, les yeux humides. Le temps des larmes viendra. Sunnhild le sait, elle doit oublier ses enfants pour se concentrer sur l’ennemi. Elle ne peut pas s’inquiéter sans que cela mette sa vie en danger. D’un mouvement vif, elle attrape son bouclier, dégaine son épée et rejoins les hommes et les femmes du village. Prête elle aussi à le défendre. Prête à verser le sang. Parmi eux, aucun n’est un véritable combattant. Face à la vague de dunlendings, ils sont trop peu nombreux. Les attaques toujours plus violentes les laissent à chaque fois brisé et Sunnhild ignore quelles sont les forces qui leur reste. Elle sait seulement qu’elle ne laissera pas ses enfants mourir. Promesse emportée par le vent.

Le fracas des armes résonne dans la vallée, suivi de près par des cris et des sanglots, des appels au secours qui ne trouveront jamais de réponses. Ils sont seuls. Et Sunnhild lutte seule face à ces démons sans nom qui ne connaissent aucune pitié. Elle ne pense à rien ni à personne alors que son bouclier pare les coups, que son épée tranche la chair. Seule compte sa vie. Les fumées des feux allumés par les sauvageons brouillent sa vision mais la shieldmaiden ne faibli pas. Elle ne le peut pas. Trop de choses dépendent d’elle. Trop de monde. Son village. Sa famille. Ses enfants. Barald, Sigrid, Rhodri. C’est pour eux qu’elle lève une énième fois le bras, frappe sans relâche.

Les combats semblent durer une éternité. Peu à peu, l’espoir diminue, la peur envahit les sens. Et si tout était déjà perdu ? Et s'ils ne faisaient que retarder l’inévitable ? En se rendant, peut-être avaient-ils encore une chance ? Non. Elle sait bien que ce ne sont que des mots. Une illusion engendrée par la fatigue. Les dunlendings n’auront aucune pitié. Pourtant, leur nombre faibli aussi et bientôt elle entend des ordres beugler dans leur langue natale. Leurs pas s’accélèrent, leurs cris se dissipent jusqu’à disparaître. Dans la fumée qui persiste, elle les voit quitter le village. Personne ne les suit. Le silence tombe quelques secondes. Puis viennent les gémissements d’agonie, les appels à l’aide. Sunnhild lâche lentement ses armes et se précipite vers ce qu’il reste de leur maison. Elle ne parvient pas à émettre le moindre son alors qu’elle tombe à genoux auprès de ses enfants. Barald. Son Barald ferme les yeux alors que sa tunique s’imbibe de ce rouge dégueulasse.

— @ohtar merenwë